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Le proto (protoxyde d’azote), quels sont les risques ?

Publié le 1 août 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #drogues-legales #protoxyde-dazote

Proto, c’est l’abréviation de protoxyde d’azote et c’est un produit de plus en plus consommé, surtout par les plus jeunes, notamment parce que c’est pas cher et très facile d’accès. Mais alors, quels sont les risques identifiés ?

Proto proto, tu es sur toutes les lèvres depuis quelques mois, voire quelques années, et ceci pour plusieurs raisons : 

  • pour la potentielle dangerosité de tes effets ;
  • à cause du mystère qui entoure tes effets secondaires, notamment sur le système nerveux central ;
  • pour ta facilité d’accès ;
  • pour ta popularité auprès des plus jeunes ;
  • pour les traces que tu laisses dans la rue quand on te retrouve en cartouches de plusieurs tailles à même le sol, accompagné de tes fidèles ballons ;
  • ou pour ton talent à transformer de la crème fluide en chantilly…

La vente de proto est interdite aux mineurs depuis juin 2021. Cette mesure sera, on l’espère, plus efficace que celle interdisant l’alcool ou le tabac aux moins de 18 ans. Plein de choses ont déjà été dites sur le proto par de nombreuses associations ou organismes, alors nous, on parlera seulement cette fois du côté « explosif » du proto. Eh oui, c’est un gaz hautement inflammable qu’il convient de consommer dans un lieu bien aéré (ou en plein air) et d’éviter de fumer à proximité du ballon, du siphon, du cracker ou des cartouches. À proscrire, donc : un aqua dans la voiture en enchaînant les ballons !

Plusieurs dizaines de ballons, plusieurs fois par mois

« Ce « Cream Deluxe XXL » est vendu avec son ampoule de B12. Avec notre pack « Cream Deluxe B12 XXL », soyez sûrs de rigoler avec vos amis sans fauteuil roulant ! » C’est en toutes lettres la blague qu’un médecin nous a envoyée avec un article du Midi Libre, désabusé après avoir admis un patient souffrant de paralysie suite à une consommation abusive de protoxyde d’azote. En effet, tout simplement, le protoxyde d’azote consomme tes stocks en vitamine B12, elle-même essentielle pour le métabolisme des nerfs (mais aussi la fabrication des globules rouges, globules blancs et plaquettes). C’est ainsi qu’on peut arriver à une situation de paralysie/troubles sensitifs chez les consommateurs réguliers de protoxyde d’azote. Cela peut aussi entraîner une anémie, des plaquettes basses (et donc des problèmes de coagulation).

S’il est difficile de définir une consommation abusive de proto par rapport à d’autres substances plus étudiées, il convient de remarquer que son usage médical assez sûr n’a rien à voir avec une conso récréative de plusieurs dizaines de ballons, à plusieurs reprises par mois. Et puisque cet usage détourné associé aux comportement compulsif qu’on connaît aujourd’hui est une pratique relativement nouvelle, et qu’elle s’est marginalisée vitesse grand V, elle pose de nouveaux problèmes de santé publique. Et les effets sur le long terme sont entourés d’un épais voile de mystère : la carence en B12 ne parle pas à grand monde et les urgentistes découvrent au fur et à mesure les symptômes parfois spectaculaires dont peuvent souffrir les consommateurs.

Souvent accompagnées de pétard et d’alcool fort

La pratique est devenue tellement courante que même Konbini s’est emparé du sujet dans une vidéo de 6 minutes. On y parle de facilité d’accès, d’esprit festif, de l’inoffensivité perçue d’un produit qui est disponible dans les supermarchés et au sujet duquel la prévention commence seulement à émerger. Chez nous, à Marseille, on retrouve les petites cartouches partout, dans les quartiers bourgeois résidentiels, dans les quartiers Nord, sur le bord de mer, au Vieux-Port. Les abribus, les escaliers, les abords d’école, aucun endroit n’y échappe. Et les grosses bonbonnes sont aussi courantes, moins nombreuses mais plus remarquables.

De jour comme de nuit, seul ou en groupe, souvent accompagnées de pétard et d’alcool fort, on observe ces consommations dans l’espace public. Certains disent même avoir vu des gens avec des ballons aux lèvres en train de conduire une voiture ou un scoot. Enfin bref, trêve de bavardages :

  • Est-ce que tu te sens suffisamment informé sur les risques liés à la consommation de protoxyde d’azote ?
  • Est-ce que tu en consommes, ou en as-tu consommé ? 
  • Est-ce que tu sais vers qui te tourner si tu as besoin de parler de ta conso ou de celle de tes potes ?
  • Est-ce que tu as des questions à ce sujet ?

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