De « j’ai un peu chaud » à « défaillance multiviscérale », pourquoi le « coup de chaud » n’est pas à prendre à la légère ?
Parmi les effets classiques de la MDMA, les effets non récréatifs, ceux qui agissent sur ta physiologie, il y a l’augmentation de la température corporelle, qui entraîne une hausse de la sudation et la déshydratation, amplifiée par la sur-transpiration. Ces facteurs qui paraissent anodins sont en vérité critiques. Ce sont eux qui peuvent provoquer des défaillances multiviscérales, qui peuvent entraîner la mort.
Explication : tu prends de la MDMA, la MDMA monte, tu commences à danser. Tu as soif, alors tu enchaînes les bières. L’action diurétique de l’alcool te fait beaucoup pisser, plus que ce que tu bois : tu perds de l’eau. En dansant, tu transpires beaucoup : tu perds de l’eau. Ce faisant, tu te déshydrates (assez rapidement), en plus le son te plaît beaucoup, donc tu danses à fond hyper près des caissons. Tu fournis un effort intense et prolongé auquel ton corps n’est peut-être pas habitué. Ce faisant, tu augmentes encore ta température corporelle. D’ailleurs cet endroit où tu danses, c’est sûrement un endroit clos mal aéré où s’entassent plusieurs centaines de personnes en même temps. Un endroit où il règne une température de plus en plus tropicale : mauvais bail qui ne risque pas du tout de t’aider à faire descendre ta température.
L’eau qu’on perd en pissant, suant, dansant…
L’eau que tu perds en pissant, suant, dansant, en ne buvant pas d’eau, joue un rôle primordial dans la thermorégulation. En gros, le corps expulse de l’eau pour se rafraîchir (la sueur, t’as compris). Tous ces facteurs font que ta température corporelle monte, monte et monte, et l’eau contenue dans ton corps diminue, diminue, diminue…
« Le coup de chaleur est défini cliniquement par une augmentation rapide de la température centrale au-dessus de 40°C associée à une altération de l’état de conscience (délire, convulsions ou coma) chez des sujets exposés de façon prolongée à une température ambiante chaude et humide (coup de chaleur classique), ou au cours d’une activité physique intense et soutenue (coup de chaleur d’exercice). »
Alors, si on consomme, on n’oublie pas de boire de l’eau, de faire des pauses régulièrement, d’espacer ses consos, de prendre l’air et de se rafraîchir ! Les mélanges MDMA + produits qui déshydratent et/ou font augmenter la température corporelle (alcool, autres stimulants etc.) sont à éviter le plus possible.
« Mise au point sur le coup de chaleur » par les docteurs C. Rahmoune et A. Bouchama : https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2015/11/0405-Reanimation-Vol13-N3-p190_196.pdf