Détecté dans l’organisme de l’ancien membre des One Direction mort le 16 octobre à Buenos Aires, le Tucibi est une « nouvelle drogue » dont les différentes appellations et la composition présentent un réel danger pour les consommateurs.
« Parfait exemple de la commercialisation plus sophistiquée des substances de synthèse auprès des consommateurs, lesquels ne maîtrisent souvent pas vraiment les produits chimiques qu’ils consomment réellement », selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (l’EMCDDA qui vient de changer de nom pour s’appeller désormais l’EUDA – European Union Drug Agency), le Tucibi, « déjà bien établi en Amérique latine », pénètre désormais certaines régions du marché des drogues de l’Union européenne.
En France, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) constate depuis 2021-2022 « plusieurs signaux » de sa présence en Île-de-France, en Auvergne Rhône-Alpes et en Occitanie notamment. Il fait son apparition sur certains « menus » de revendeurs, proposant parfois plusieurs goûts (fraise, banane, passion…), au prix de 60 à 70 euros le gramme.
Un cocktail indéterminé
Également appelé « cocaïne rose » ou « pink powder », Tucibi se prononce comme 2C-B en anglais mais contrairement à ce que laissent supposer ces appellations, cette « nouvelle drogue » ne contiendrait ni 2C-B ni cocaïne.
Selon les analyses pratiquées depuis 2019 sur le sol européen, il s’agirait en effet d’un cocktail de plusieurs produits, principalement de la kétamine, de la MDMA et de la caféine, auxquelles peuvent s’ajouter d’autres substances comme des hallucinogènes, des opiacés ou des médicaments de toutes sortes.
Entre 2019 et 2021, l’organisation espagnole de RdRD Energy Control a ainsi analysé 72 échantillons de « coca rosa », contenant entre autres molécules : kétamine, MDMA, caféine, amphétamines, méthamphétamine, cocaïne, 3-MMC, lévamisole, paracétamol, etc. Seuls cinq d’entre eux contenaient du 2-CB (https://www.echelecabeza.com/tusi-tusibi/).
Le Tucibi n’existant pas depuis très longtemps, les chercheurs ne savent pas grand-chose des effets à long terme qu’il peut avoir sur les personnes qui en consomment. D’autant qu’il est impossible de savoir exactement ce qu’il contient.
Souvent un mélange de stimulants et de dépresseurs, dont les effets peuvent durer de 1 à 3 heures mais persister jusqu’à 8 heures, et dépendent notamment :
➡️ du type de drogues contenues dans le produit ;
➡️ de la dose prise ;
➡️ de sa tolérance aux médicaments ;
➡️ de la consommation d’alcool ou d’autres substances en même temps.
Les effets secondaires peuvent être légers à graves et comprendre :
➡️ Des pensées étranges ou une confusion ;
➡️ Des hallucinations visuelles ou auditives ;
➡️ Mal de ventre
➡️ Agitation
➡️ Hypertension artérielle
➡️ Atteintes respiratoires
➡️ Épilepsie
➡️ Et plus rarement, un syndrome de délire hyperactif avec agitation sévère potentiellement mortel.
« Au regard des effets stimulants potentiellement recherchés par les usagers, trompés par l’appellation du produit et le discours des vendeurs, les effets hallucinogènes dissociatifs de la kétamine peuvent conduire à des complications inattendues pour l’usager», alerte ainsi l’OFDT.
À long terme, la consommation de Tucibi peut également endommager le cœur et les vaisseaux sanguins, mais aussi modifier le sommeil et la personnalité, susciter des problèmes de mémoire ou d’attention, et entraîner anxiété ou dépression.
Comment réduire les risques ?
La seule manière d’éviter les risques liés au Tucibi est de ne pas en consommer, c’est peut-être dur à entendre mais comme le tucibi est un mélange de substances indéterminées en proportions indéterminées c’est encore + valable que pour toutes les autres drogues.
Mais si vous décidez quand même de le faire :
➡️ Faites-le analyser pour savoir ce qu’il contient réellement ;
➡️ Ne consommez pas seul mais avec des personnes de confiance qui pourront prévenir les secours si besoin ;
➡️ Commencez par une petite quantité pour voir comment vous vous sentez ;
➡️ Ne mélangez pas avec d’autres drogues, y compris l’alcool.
➡️ Appelez les secours (18 ou 112) si vous constatez des signes de surdose (difficulté à rester éveillé, évanouissement, crise d’épilepsie, agitation, douleur thoracique ou difficulté à respirer…).
Evidemment le mode de conso choisi implique d’autre risques, ainsi gober ou sniffer apparaît comme des moyens moins dangereux que l’injection (qui est de toute manière la manière de consommer des drogues qui présente le plus de risques).
Le matériel de consommation à usage unique et strictement personnel (ROULE TA PAILLE) est de rigueur.
Informez vous, ça ne nuit pas à la santé.