Une surdose se produit lorsque l’on prend une quantité ou une combinaison de drogues qui dépasse ce que son corps peut tolérer. Certaines drogues, telles que les opioïdes, sont des dépresseurs du système nerveux central, c’est-à-dire qu’elles ralentissent les fonctions normales, comme la respiration et le rythme cardiaque, au point qu’elles cessent complètement. L’alcool et le GHB/GBL sont également à ranger dans cette catégorie.
Les dépresseurs vont ralentir l’activité du système nerveux central, ils vont donc ralentir l’activité fonctionnelle et la coordination motrice. Ils ont des effets sédatifs (provoquent la somnolence), anxiolytiques (réduisent l’angoisse et l’anxiété, favorisent la détente) et antalgiques (réduisent la douleur). Une surdose de dépresseur, c’est lorsque l’activité du système nerveux central ralentit trop, jusqu’à s’arrêter complètement : on est inconscient, on ne réagit plus, on ne respire plus, c’est la dépression respiratoire. Parmi les dépresseurs les plus connus, on retrouve l’alcool, les opiacés (héroïne, morphine, Oxycontin®, fentanyl, codéine, tramadol, etc.), le GHB, les benzodiazépines, etc.
Alors, quels sont les signes ? La surdose d’alcool, c’est le fameux coma éthylique. L’overdose d’alcool intervient lorsqu’une personne absorbe trop d’alcool, trop vite par rapport à ce que son corps peut supporter. Certains facteurs accélèrent le processus, comme le fait de boire à jeun, de ne pas avoir l’habitude de boire ou la prise de certains médicaments. Les signes d’un coma éthylique sont la perte de conscience plus ou moins prononcée, la perte du tonus musculaire et de la coordination et une peau froide et moite. À un stade plus avancé, la personne ne peut plus être réveillée et perd ses réflexes. Le coma éthylique est une urgence absolue qui nécessite d’appeler les secours (Samu : 15, ou pompiers : 17). En attendant l’arrivée des secours, il faut surveiller la personne et ne jamais la laisser seule, l’assister si elle se met à vomir et surtout la mettre en position latérale de sécurité afin de prévenir l’étouffement.
Les signes d’alerte
Pour les opioïdes et les autres dépresseurs du système nerveux central, voici certains des signes d’alerte : absence de réaction aux stimuli ou inconscience, évanouissement ou posture d’une personne qui s’est affaissée, respiration superficielle ou irrégulière ou absence de respiration, faible rythme cardiaque ou absence de pouls, étouffement ou sons de gargouillement, lèvres et ongles violets, peau moite, température corporelle basse, vomissements, convulsions et perte de coordination.
Les trois symptômes principaux sont :
- La dépression respiratoire c’est quand la fréquence respiratoire est trop faible : moins d’une inspiration toutes les 5 secondes ou moins de 12 par minute. Cela peut s’accompagner d’apnées et de ronflements.
- La perte de conscience c’est quand la personne ne répond pas du tout aux stimuli extérieurs, pas de grognements, pas de mouvement du tout, même si on la sollicite, qu’on lui parle, qu’on lui serre la main, etc.
- Le myosis : forte diminution du diamètre de la pupille (le myosis à lui seul n’est pas un signe de surdosage : il doit être associé à au moins un des deux autres signes).
Alors, qu’est-ce qu’on fait ? La première chose c’est de mettre la personne en sécurité, en écartant tout objet à risque, en l’allongeant sur le dos et en dégageant ses voies respiratoires. Ensuite on appelle impérativement et immédiatement les secours (15 ou 112).
En cas de surdose d’opioïdes, la naloxone peut sauver des vies. C’est un traitement d’urgence que l’on retrouve sous deux formes : pulvérisation nasale et injection intramusculaire. La naloxone est un antagoniste des opioïdes, c’est-à-dire qu’elle bloque les effets des opioïdes. Elle peut rétablir la respiration normale chez une personne dont la respiration a ralenti ou s’est arrêtée à la suite d’une surdose, en attendant l’arrivée des secours. Attention, lorsque l’effet de la naloxone cesse, l’overdose peut reprendre ! D’où l’importance d’appeler les secours qui prendront le relais.
GHB/GBL
Autre dépresseur, le GHB/GBL : les intoxications au GHB/GBL sont nombreuses, la première raison étant due au dosage difficilement précis (quelques dixièmes de millilitres suffisent à faire effet). La GBL étant plus acide (c’est un décapant n’oublie pas !) que le GHB, il faut le diluer deux fois plus que ce dernier, mais comme on sait rarement lequel des deux on a, pars du principe qu’il vaut mieux limiter le plus possible la quantité. Mélanger le G avec d’autres produits ayant des effets dépresseurs, tels que l’alcool et les tranquillisants, mais aussi la kétamine ou les antihistaminiques (utilisés dans les médicaments contre les allergies) est très dangereux. Leurs actions combinées peuvent ralentir la respiration à un niveau dangereux ou provoquer un état de somnolence (G-sleep ou G-hole). En fait, il ne s’agit pas de sommeil mais d’un état d’inconscience. Qui peut parfois être suivi de convulsions ou d’un coma, et la surdose peut être létale. Retiens-le bien : jamais d’alcool avec le G, même une toute petite quantité ! L’alcool potentialise les effets du G et conduit au G-hole ou au coma très rapidement, et peut être fatal…
Mais alors, que faire si tu es témoin d’un G-hole ? Si tu sais combien de G a pris la personne, et que c’est une petite quantité (ou une quantité dont elle a l’habitude), tu peux surveiller son état très régulièrement en la couchant en PLS, et en vérifiant toutes les 5 minutes qu’elle est capable de répondre à des stimulis, qu’elle bouge, en gros, que malgré son état pas reluisant, elle n’a pas perdu connaissance. Si tu ne sais pas le dosage de G consommé ou les mélanges, tu appelles les pompiers ou le Samu pour parler à un docteur et suivre ses indications. En cas de besoin, ou de risque, ils viendront.
Le K-hole
Enfin, même si la kétamine n’est pas toujours considérée comme un dépresseur du système nerveux, il est intéressant de parler de la surdose de ké. Le K-hole, c’est quoi ? C’est quand on atteint un « pallier » avec une prise de kétamine, à partir duquel le corps est plus ou moins incapable de bouger, et que « l’esprit » se détache plus ou moins du corps. S’ensuit alors pendant entre une et trois heures un voyage psychédélique dans le cerveau qui peut sembler durer beaucoup plus longtemps (ou beaucoup moins, ça dépend de si le voyage est agréable ou badant). Le K-hole, c’est aussi un état qui est recherché par certaines personnes. Il convient, pour des raisons de sécurité évidentes, de ne pas se mettre en K-hole quand on est seul ou qu’on a quelque chose sur le feu.
Si tu es avec des gens en K-hole : tu les surveilles, le K-hole ne dure pas éternellement, faut juste s’assurer qu’ils ne sont pas partis trop loin et ne risquent pas de s’étouffer avec leur vomi s’ils vomissent. Si tout le monde respire, alors « tout va bien ». Si c’est toi qui est en K-hole : garde en tête que c’est que temporaire (même si le temps peut s’étirer vertigineusement) et prends le temps de méditer sur tes consommations tant qu’à faire.