Par Carla Nouader
Les émotions nous habitent tous, mais elles demeurent souvent abstraites et difficiles à saisir. Le film Vice-Versa a marqué un tournant en offrant un outil précieux pour identifier et comprendre ces mouvements affectifs qui ponctuent notre existence. Avec Vice-Versa 2, nous plongeons encore plus profondément dans cette exploration émotionnelle, en découvrant de nouvelles facettes de notre psyché.
Une émotion, qu’est-ce que c’est ?
Une émotion est un mouvement affectif soudain et temporaire, en réaction à un événement, une interaction ou une pensée, accompagné de changements physiologiques. C’est là qu’intervient Vice Versa, car les identifier est la première étape pour les apprivoiser. Dans le premier volet, nous avons rencontré cinq émotions fondamentales : la joie, la colère, la tristesse, la peur et le dégoût. Vice Versa 2 enrichit cette palette avec l’introduction de l’anxiété, l’ennui, l’envie, la honte et la nostalgie. Ces ajouts permettent une représentation plus complète de l’expérience humaine.
Pourquoi est-ce important de mieux appréhender nos émotions ?
Tout simplement parce qu’elles sont principalement à l’origine de nos comportements, donc notamment de notre rapport aux consommations de produits.
Le lien entre consommation de produits et émotions est donc bien plus étroit qu’il n’y paraît. Que ce soit pour atténuer, anesthésier, modifier ou amplifier certaines émotions, la consommation de substances peut souvent être un moyen de gérer ces mouvements internes (et ce, tous contextes confondus).
Cette consommation n’est problématique que lorsqu’elle engendre des conséquences négatives (médicales, sociales, financières) et/ou lorsqu’elle est motivée par un besoin irrépressible, plutôt qu’une envie ponctuelle et raisonnée. Il est donc crucial de comprendre nos émotions pour naviguer sainement dans notre relation avec la consommation.
Une fois qu’on les a identifié, qu’en fait-on ?
Tout d’abord, il s’agit de les accueillir (donc les accepter) et se légitimer dans le fait de les exprimer. Cependant, cela peut être difficile si ces émotions nous sont inconnues, non nommées, ou associées à des événements traumatiques. Elles deviennent donc impressionnantes et ainsi probablement modifiées et contrôlées à travers la consommation de produits.
On entend souvent parler de gestion émotionnelle, mais cela induit une notion de contrôle qui n’est pas adaptée lorsqu’on parle d’émotions. Le terme d’expression émotionnelle est à mon sens plus juste. Exprimer ses émotions est un apprentissage. Et au même titre qu’un enfant à qui on n’a pas appris à marcher, si l’on a pas appris à les exprimer, de façon adaptée qui plus est (à soi et aux Autres), alors il est normal de ne pas savoir faire.
La thérapie, un outil pour apprendre à vivre ses émotions ?
Le suivi thérapeutique a un intérêt important pour effectivement être en paix avec nos émotions, comme le montre Vice Versa 2. L’objectif est d’accepter que toutes les émotions coexistent et qu’elles ont toutes leur utilité. Comprendre ce qui nous détourne de celles-ci et développer nos capacités à les exprimer permet d’éviter qu’elles émergent de façon violente.
En effet, plus nous cherchons à lutter contre elles, plus elles prennent de l’ampleur. Or, nous ne sommes pas décisionnaires de leur émergence. Il est donc préférable de les laisser s’exprimer de manière apaisée.
Vice Versa 2 nous rappelle que la clé réside dans l’acceptation et l’expression, parfois en simultané, de nos émotions : un apprentissage essentiel pour une vie équilibrée et harmonieuse avec soi-même donc avec les Autres aussi.
Pour celleux qui en ont besoin, il est tout à fait bénéfique de chercher un soutien psychologique et d’effectuer cet apprentissage auprès d’un.e psychologue, car solliciter une aide appropriée peut nous permettre d’envisager ce défi de façon plus sereine.
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