Photomontage KEPS - Images Unspasl
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IST bacteriennes ; quel bilan tirer de 2023 ?

Publié le 4 décembre 2024 par Isabelle Célérier

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Cet article parle de : #ist #sante-sexuelle

Alors qu’une étude réalisée entre 2014 et 2022 par l’Organisation mondiale de la santé auprès de 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays différents a récemment montré que l’utilisation du préservatif chez les adolescents sexuellement actifs est passée de 70% à 61% pour les garçons et de 63% à 57% pour les filles, et qu’un tiers des adolescents hommes européens refusent catégoriquement de mettre un préservatif….  


En 2023, les taux de dépistage des IST bactériennes ont continué d’augmenter en France, avec 3,0 millions de personnes ayant bénéficié d’au moins un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3,3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,3 millions d’un dépistage de la syphilis. Et toi d’ailleurs, de quand date ton dernier dépistage ?  Des dépistages qui concernent aussi bien les hommes que les femmes, mais plus particulièrement les plus de 50 ans chez ces dernières. 

 

Le nombre de diagnostics pour ces trois IST continue également d’augmenter depuis 2021, en particulier pour les gonococcies :  

🦠 55 500 cas, pour les infections à Chlamydia trachomatis, qui augmentent uniquement chez les hommes, et plus particulièrement chez ceux de 50 ans et plus et chez les hétérosexuels

🦠 23 000 cas pour les infections à gonocoques, qui augmentent aussi bien chez les hommes que chez les femmes, quelle que soit la classe d’âge, mais de façon plus marquée chez les personnes de 50 ans et plus et chez les hétérosexuel·le·s, les taux de positivité observés en CeGIDD chez les HSH étant 5 à 6 fois plus élevés que chez les hommes ou femmes hétérosexuels. 

🦠 et 5 800 cas de syphilis, qui augmentent de façon plus marquée chez les femmes et chez les seniors de 50 ans et plus, bien que les HSH restent les plus touchés avec des taux de positivité observés en CeGIDD 6 à 8 fois plus élevés que chez les hommes ou femmes hétérosexuels. 

 

Coïnfections 

Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité au VIH en 2023, 25% étaient par ailleurs coïnfectées par une IST bactérienne, une proportion qui augmente là encore au cours du temps, notamment chez les femmes hétérosexuelles (11% en 2023 vs 6% en 2021 ; 13% chez les hommes hétérosexuels ; 42% chez les HSH et 48% chez les personnes trans).  

La proportion de personnes coïnfectées par le VHB (Ag HBs) était stable (4% en 2023, 9% chez les UDI, 7% chez les hétérosexuel·le·s né·e·s à l’étranger, 5% chez les HSH nés à l’étranger et 2% chez les hétérosexuel·le·s ou les HSH nés en France), comme celle des personnes positives pour les anticorps anti-VHC (3%), une proportion qui reste cependant beaucoup plus élevée chez les UDI (53% vs 2% chez les hétérosexuel·le·s et les HSH).  

Si les dépistages remboursés ont principalement concerné des femmes (entre deux tiers et trois-quarts de femmes selon l’IST), les IST bactériennes sont au moins aussi fréquentes chez les hommes (infections à Chlamydia trachomatis), voire beaucoup plus fréquentes chez les hommes (syphilis et gonococcie), chez les HSH en particulier. D’où la nécessité de promouvoir le dépistage des hommes pour améliorer le contrôle de ces épidémies. Le dispositif « Mon test IST », mis en place en septembre 2023 pour un dépistage des IST sans ordonnance en laboratoire, pourrait y contribuer.  

Ces informations sont issues du bilan 2023  VIH et IST bacteriennes en France édité par Santé Publique France.

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