Le 1er décembre, c’est la « Saint Sida » aka la Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida. Pour l’occasion, on vous propose un focus sur les chiffres du dernier bulletin de Santé publique France sur la surveillance du VIH et des IST. Pour nous éclairer, on a rencontré Michel Bourrelly, président de l’association « Vers Marseille sans sida et sans hépatites« , qui nous a partagé son expertise.
Et attention, on ne parle pas de n’importe qui : Michel, c’est une figure incontournable de la lutte contre le VIH en France, avec un CV long comme le bras. Docteur en pharmacie, ancien acteur clé de l’association AIDES, il a aussi collaboré avec des structures comme le CRIPS Île-de-France et Santé publique France. Bref, une référence !
Depuis des décennies, il œuvre à sensibiliser, prévenir et accompagner, tout en se battant pour des politiques publiques ambitieuses et inclusives. Son association, fondée en 2022, s’inscrit dans le cadre des Fast Track Cities. Objectif : éradiquer les nouvelles contaminations à l’horizon 2030. « C’est ambitieux, mais réalisable si tout le monde joue le jeu« , martèle-t-il.
VIH en France : des progrès réels, mais un combat encore loin d’être gagné
En France, les efforts des dernières décennies ont permis de réduire les impacts du VIH, mais les défis restent de taille :
- 177 000 personnes vivent avec le VIH, mais 11 000 ignorent leur statut sérologique. C’est encore trop, même si ce chiffre a été réduit de moitié en 5 ans.
- Chaque année, environ 3 600 nouvelles contaminations sont recensées.
Les points positifs
- Grâce à des actions ciblées, le dépistage s’intensifie : 7,5 millions de tests VIH réalisés en 2023, soit une augmentation de 16%.
- La PrEP, un traitement préventif très efficace, est de plus en plus utilisée, notamment chez les populations à risque.
- Les personnes sous traitement avec une charge virale indétectable ne transmettent plus le virus. Une avancée majeure qui change la donne.
Les zones d’ombre
- Certaines régions comme la Guyane et Mayotte restent des points noirs avec des taux de contamination alarmants.
- Les populations les plus précarisées, notamment les personnes nées à l’étranger, sont encore trop souvent exclues des dispositifs de prévention.
Prévention : on a les outils, utilisons-les !
Michel est catégorique : la prévention est l’arme la plus puissante contre le VIH. Mais encore faut-il qu’elle soit accessible et comprise par tous. Voici les clés :
- Le préservatif : efficace, simple, il protège du VIH et des IST.
- La PrEP : un traitement préventif à 99 % efficace. Une révolution pour ceux qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser le préservatif.
- Le dépistage : gratuit, rapide et de plus en plus accessible grâce à des initiatives comme VIHTest.
- Les seringues stériles et à usage unique, pour les personnes qui consomment des substances injectables.
Mais Michel va plus loin :
« On ne peut pas se contenter de donner des outils. Il faut éduquer, expliquer, accompagner. La prévention passe par la connaissance. »
Stigmatisation : un obstacle à abattre
La stigmatisation reste l’un des plus grands freins à la lutte contre le VIH. Michel le rappelle : une personne sous traitement efficace ne transmet pas le virus. Cette avancée change tout :
- Elle libère les personnes séropositives d’un poids immense.
- Elle permet de déconstruire les préjugés qui isolent encore trop souvent ces personnes.
« Il est temps de dire haut et fort qu’une personne séropositive vit, travaille et aime comme tout le monde », martèle Michel. C’est pourquoi son association lance des campagnes audacieuses, comme celle affichée dans le métro et sur la façade de l’Hôtel de ville de Marseille : « Une personne sous traitement ne transmet pas le VIH. »
Militons pour un monde sans VIH
Pour Michel, la lutte contre le VIH dépasse les enjeux médicaux. C’est un combat politique et militant, qui nécessite l’implication de tous :
- Renforcer l’accès à la prévention : il faut que chacun puisse accéder aux outils adaptés, peu importe sa situation.
- Intensifier le dépistage : connaître son statut, c’est protéger ses partenaires, mais aussi soi-même.
- Lutter contre les inégalités : certaines populations, notamment les migrants ou les personnes précaires, doivent être mieux intégrées aux dispositifs.
« Ensemble, on peut renverser la vapeur« , affirme Michel. Mais cela passe par une prise de conscience collective. Car oui, rêver d’un monde sans VIH, c’est possible. Et cela commence par chacun de nous.
Alors, prêts à faire votre part ? Que ce soit par le dépistage, la sensibilisation ou simplement en partageant ces infos autour de vous, chaque action compte. Parce qu’ensemble, on peut mettre fin à cette épidémie. 🌍✨