On entend beaucoup parler de GHB, pourtant la plupart du temps, c’est bien de la GBL qui est consommée. Quelle est donc la différence ? Et quels sont les risques d’une consommation récréative de ces substances ?
Le GHB et la GBL sont deux produits aux effets pratiquement identiques, utilisés la plupart du temps dans le contexte du chemsex (l’utilisation de produits dans un contexte sexuel), mais pas seulement ! On les retrouve aussi en soirée et en free party.
Ce sont des dépresseurs du système nerveux central qui ont un effet calmant et sédatif (qui entraîne une somnolence, un ralentissement de la respiration et une diminution des réflexes) et euphorique, similaire à l’alcool. Le G est aussi particulièrement réputé pour faire tomber les inhibitions. Ce sont des produits de synthèse qui sont vendus le plus souvent sous forme liquide (ça peut se trouver aussi sous forme de poudre ou de gel), destinés à être dilués dans une boisson et bus.
Le GHB est un médicament, la GBL un détergent
Le saviez-vous ? Les liquides vendus comme étant du GHB sont presque toujours de la GBL. Mais alors : quelle différence entre les deux ? GHB est un médicament devenu stupéfiant. À l’origine, le GHB est un médicament (synthétisé en 1874, puis redécouvert en 1961) utilisé en médecine pour le traitement de l’insomnie grave et dans celui du sevrage alcoolique. Il est incolore et inodore mais a un goût amer. Aujourd’hui, c’est un produit classé comme stupéfiant à usage exclusivement médical (et encore, c’est rarissime), dont le détournement à des fins récréatives est interdit.
La GBL est un détergent détourné. La GBL (oui, on dit « la »), gamma-butyrolactone, est un liquide visqueux et incolore. C’est un produit chimique fortement acide, très utilisé dans l’industrie, notamment comme solvant-décapant pour peintures. Après absorption, il se transforme dans le corps, principalement en GHB, un peu en GBL et en acide succinique (c’est ça qui donne mal au bide). C’est pourquoi les effets de ces deux produits sont identiques. En gros, la GBL est le précurseur du GHB, métabolisé par le foie en GHB après ingestion.
La GBL est un produit légal mais contrôlé. Le fait d’en proposer ou d’en vendre à quelqu’un•e en vue de sa consommation est strictement interdit. Mais c’est du coup plus facile de s’en procurer sur le marché noir, et c’est pour ça que ce qui est vendu comme du GHB et en fait de la GBL.
Jamais d’alcool avec le G
GROS WARNING : Les intoxications au GHB/GBL sont nombreuses, la première raison étant due au dosage difficilement précis (quelques dixièmes de millilitres suffisent à faire effet). La GBL étant plus acide (c’est un décapant, n’oublie pas !) que le GHB, il faut le diluer deux fois plus que ce dernier, mais comme on sait rarement lequel des deux on a, pars du principe qu’il vaut mieux limiter le plus possible la quantité. Mélanger le G avec d’autres produits ayant des effets dépresseurs, tels que l’alcool et les tranquillisants, mais aussi la kétamine ou les antihistaminiques (utilisés dans les médicaments contre les allergies) est très dangereux. Leurs actions combinées peuvent ralentir la respiration à un niveau dangereux ou provoquer un état de somnolence (G-sleep ou G-hole). En fait, iI ne s’agit pas de sommeil mais d’un état d’inconscience. Qui peut parfois être suivi de convulsions ou d’un coma, et la surdose peut être létale. Retiens-le bien : jamais d’alcool avec le G, même une toute petite quantité ! L’alcool potentialise les effets du G et conduit au G-hole ou au coma très rapidement, et peut être fatal…
Mais alors, que faire si tu es témoin d’un G-hole ? Si tu sais combien de G a pris la personne, et que c’est une petite quantité (ou une quantité dont elle a l’habitude), tu peux surveiller son état très régulièrement en la couchant en PLS, et en vérifiant toutes les 5 minutes qu’elle est capable de répondre à des stimuli, qu’elle bouge, en gros, que malgré son état pas reluisant, elle n’a pas perdu connaissance. Si tu ne sais pas le dosage de G consommé ou les mélanges, tu appelles les pompiers ou le Samu pour parler à un docteur et suivre ses indications. En cas de besoin, ou de risque, ils viendront.