[Stanislavskyi / Shutterstock]
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La cocaïne, c’est quoi ?

Publié le 25 décembre 2023 par Maxime

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Cet article parle de : #drogues-illegales #cocaine

Le terme cocaïne désigne à la fois la poudre blanche chlorhydrate de cocaïne et l’alcaloïde (la substance active) extraits de la plante de coca Erythroxylum coca. En France et dans le monde son usage, sa détention sa production sont quasi unanimement réprimés (allant d’amendes, à la prison, à la peine de mort) mais dans les pays producteurs d’Amériques du sud une tolérance existe. 

Des plantes et des labo clandestins

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Un buisson de coca Erythroxylum novogranatense (Feuilles et baies, un plant de 5 ans et 2m de haut)

La cocaïne (substance active) est extraite de la plante de coca à grand renfort de produits chimiques et d’hydrocarbures dans des conditions sanitaires aléatoires et ne respectant ni le droit humain ni le droit international. 

Ces ateliers de transformation sont clandestins, et les déchets chimiques (acétone, kérosène, ammoniaque, acide chlorhydrique, etc.) et les composés chimiques résultant de leurs mélanges sont jetés dans la nature. Évidemment, comme pour toute monoculture l’utilisation d’engrais et de pesticides est à relever. Produit illégal et non contrôlé même les sources sérieuses peinent à se mettre d’accord sur le rendement en grammes de poudre par kilogrammes de feuille. Toujours est-il qu’il faut BEAUCOUP de feuilles pour produire un gramme de blanche.

Quand l’Europe rencontre la feuille de coca à la suite de la “découverte” de l’Amérique ce n’est pas tout de suite l’amour fou. Mais très vite ça le devient. A la fin du 19ème siècle l’usage de la cocaïne comme anesthésiant local transforme la dentisterie. A la suite de quoi, en vertu du capitalisme on en met partout ! Jusqu’à ce qu’elle soit inscrite au registre des substances vénéneuses et qu’on l’interdise tout simplement.

Rien dans son apparence, sa texture, son odeur ou son goût ne doit être pris pour un gage de qualité. La seule manière d’être sûr de ce que tu consommes c’est l’analyse de drogue (de nombreuses associations font de l’analyse, c’est GRATUIT et ANONYME).

 

Une substance stimulante de plus en plus répandue

La cocaïne se classe dans les substances stimulantes. Elle agit sur le système nerveux et sur l’appareil cardiovasculaire, et est par ailleurs puissamment vasoconstricteur. En libérant des neurones à dopamine elle procure une sensation de bien être et de confiance, elle anesthésie légèrement le fond de la gorge et provoque la contraction des muscles lisses (ceux dont sont recouvert nos intestins : c’est ce qui donne envie de faire kk). Accélération du pouls, augmentation de la tension artérielle, contraction des vaisseaux sanguins,  augmentation de la température corporelle, déshydratation, effet coupe faim, sensation d’éveil sont au menu. 

La consommation de cocaïne présente des risques pour la santé physique et mentale. Ces risques sont aggravés si tu es épileptique, asthmatique, porteur d’un trouble cardio vasculaire, porteur d’un ou plusieurs troubles psy, allergique à un des produits dont est composé ton gramme, etc. Les mélanges de substances augmentent les risques en interagissant entre eux de manière parfois imprévisible. Le mélange alcool et cocaïne par exemple crée un nouveau composé chimique appelé coca éthylène qui renforce et prolonge la toxicité générale de la cocaïne. 

Le risque de dépendance est aussi présent. On peut ne pas se sentir glisser d’un usage simple à un usage dangereux. Toutes les personnes qui parlent de leur dépendance actuelle (ou passée) insistent sur le côté insidieux du produit. Sa démocratisation dans les centres villes (jeunes, urbains ou festif) , son prix de plus en plus abordable et sa facilité d’accès peuvent renforcer ce glissement. Le risque de surdosage existe également bien qu’il diffère en fonction des modes de consommation. 

Évidemment il ne faut PAS conduire sous l’emprise de cocaïne (ni d’aucun autre stup) vos capacités à conduire sont grandement diminuées et le risque d’accident beaucoup plus élevé qu’à la normale. Vous êtes un danger potentiel pour vous, vos passagers et les autres usagers de la route, de plus vous ne serez pas couverts par votre assurance et reconnu pleinement responsable en cas de problème. 

 

de la cocaïne
de la cocaïne

Des modes de consommation multiples 

Par voie nasale via le sniff.

Certainement la méthode la plus répandue et la plus socialement acceptée. Attention à utiliser une paille en papier à usage unique et strictement personnelle (pas de billet !). Le passage par les muqueuses nasales peut provoquer des microcoupures, des affections, irritations, sinusites. A la longue les parois nasales peuvent se creuser et se trouer. Un trouble plus rare mais très impressionnant peut aussi arriver sans douleur : la perforation naso-palatine. On vous laisse googler ça.

En inhalant à l’aide d’une pipe spéciale.

Pour se faire on basifie la coke pour la transformer en crack ou en free base (ces termes désignent une même variation de la cocaïne). Les effets sont rapides et forts mais en contrepartie extrêmement courts et le craving est puissant et le risque de dépendance accru. Les usagers de crack confessent parfois consommer plusieurs grammes par jour. Toute la bouche prend cher avec un usage de crack et les effets coupe faim et coupe sommeil sont démultipliés affaiblissant l’organisme rapidement en cas de conso répétée et régulière.

En injection par voie intraveineuse.

Pratique beaucoup plus marginale et marginalisée tout autant que risquée, addictive et économe. En effet, pour injecter dans de bonnes conditions il faut du matériel stérile à usage unique, respecter un processus de désinfection particulier, un lieu calme et propre avec un plan de travail et l’éclairage suffisant, une bonne connaissance des dosages et de quoi éliminer proprement ses déchets. Les risques de dépendance et de surdose sont au maximum avec ce mode de consommation et il est difficile de trouver quelqu’un à qui pouvoir en parler (la peur du jugement et la crainte d’être rejeté ou incompris est rapporté par énormément d’usagers). Le mieux est de ne pas être seul quand on s’injecte afin d’avoir une personne prête à réagir en cas de surdose. 

Autre ROA

En ingestion en parachute la coke a peu d’intérêt, la biodisponibilité est très mauvaise. 

Mettre de la coke sur une cigarette pour la fumer n’a aucun intérêt. La combustion détruit tous les principes actifs du produit. Autant l’y foutre à la poubelle !

N’hésitez pas à réfléchir à votre conso, aux occasions auxquelles vous consommez, ou encore à votre fréquence d’utilisation. Se poser des questions permet d’engager un dialogue salutaire avec soi-même. Espace au maximum tes sessions de conso. Lavez vous le nez au sérum physiologique (ou à l’eau) en rentrant chez vous. Si vous vous sentez glisser, il existe des structures telles que des csapa, des caarud, des cjc, des lignes d’écoute ou même nous pour demander de l’aide. Autant que possible faites analyser vos produits pour savoir ce que vous consommez, pour savoir ce qui tourne à l’instant T sur un territoire mais aussi pour déconstruire les ressentis trompeurs sur la qualité de votre produit et vous éduquer sur les effets provoqués par les produits de coupes.

Bonus : 

https://fb.watch/p6hHuGgz1T/ 

https://open.spotify.com/show/0J0wDfQdc0F4RIr4BjS4rg?si=56fbfef7a41645f4 

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