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Coke synthétique : kézako ?

Publié le 20 mai 2023 par Lisa

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Cet article parle de : #analyse-de-drogues-drugchecking #cathinones #cocaine #nps-rc

On entend parfois parler de cocaïne synthétique. Ça revient cycliquement, que ce soit dans les titres de journaux ou de la part des revendeurs. Mais qu’est-ce qu’on entend par là ?

Dans un premier temps, rappelons que la cocaïne est l’alcaloïde des feuilles d’une plante qui s’appelle l’Erythroxylum coca (la coca, en bref) et qui pousse en Amérique du Sud. Un alcaloïde, c’est une substance active qu’on va trouver dans un végétal, bien qu’il soit possible de le synthétiser. Certains alcaloïdes sont psychotropes, mortels ou médicinaux. Parfois même, les trois en même temps mais à des doses différentes. Ces alcaloïdes se retrouvent dans des parties précises de la plante (ici les feuilles seulement, mais ça peut être la peau, les fruits, la peau des fruits, les racines etc.) ou dans la plante entière. Ils sont présents en quantité infime dans les plantes et les extraire en quantité demande beaucoup de matière et des procédés chimiques complexes.

Si en Amérique du Sud, les utilisateurs mâchent les feuilles pour leurs propriétés stimulantes, la cocaïne que nous trouvons en poudre chez nous passe par plusieurs étapes de transformation pour être extraite des feuilles jusqu’à devenir cette poudre blanche aux tarifs exorbitants. Difficile de vérifier l’information mais le site Dial-infos.org nous dit que 275 kilos de feuilles sont nécessaires à la production de 600 grammes de produit fini. Ça, c’est pour ce qu’on appelle la cocaïne « végé ». En fait, la seule vraie substance qui mérite d’être appelée de la sorte.

L’expression cocaïne de synthèse ou « synthé », c’est un abus de langage qu’on peut attribuer à la fois aux journaux qui adorent avoir une phrase choc à mettre en haut de la page même s’ils n’y connaissent rien. Et à la fois aux revendeurs qui profitent d’un produit moins cher qu’on peut faire passer pour un autre à presque le même prix (vous les voyez venir les RC/NPS ? Oui, encore eux !).

Aucun rapport avec la coke !

Fin des années 2000-début des années 2010, la méphédrone arrive pleine balle sur le marché français. La méphédrone, c’est une cathinone (un alcaloïde tiré du khat, une plante aux effets stimulants qui pousse en Afrique, notamment en Éthiopie, au Yémen et sur les pentes du mont Kenya) qui est vite classifiée stupéfiant. Et quasiment aussi vite imitée par les labos : 4-MEC, fléphédrone, 2-FMC, 3-MMC, 3-FMC, A-PVP, MDPV, pentédrone, naphyrone, butylone sont quelques-uns des noms de cette grande famille, la famille des cathinones de synthèse.

Les utilisateurs avertis seront bien en peine de consommer l’un pour l’autre (méph/coke) car les cathinones ont des effets entactogènes que n’a pas la coke. Et la redescente est autrement plus spectaculaire. Si on te propose de la coke synthé, sois sûr à 100% qu’il ne s’agit pas de coke mais d’un produit qui voudra en imiter les effets avec plus ou moins de précision ou d’effets secondaires.

Rappelons-le, si une occasion est trop belle, c’est sûrement de l’arnaque, et il vaut mieux acheter à des gens « de confiance ». En tout cas, éviter les inconnus abordeurs dans la rue, dans les teufs et, autant que possible, faire analyser un échantillon par l’asso de RdR la plus proche de chez toi.

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