La cocaïne base, qui circule sous l’appellation « crack » ou « free-base », est une forme du chlorhydrate de cocaïne, résultant de l’adjonction de bicarbonate ou d’ammoniaque. Cette transformation permet une cristallisation de la poudre en petits cailloux, principalement destinés à être fumés. Alors, quelle sont les risques quand on consomme du crack et comment les réduire ?
Les effets de la cocaïne base sont beaucoup plus puissants que ceux du chlorhydrate. Leur apparition est plus rapide (1 à 2 minutes contre 15 à 30 minutes), mais leur durée est beaucoup plus courte (10 à 15 minutes contre environ une heure), ce qui conduit les usagers à une multiplication des prises et augmente le potentiel addictogène de la cocaïne.
L’usage régulier provoque des complications pulmonaires : toux, bronchite, hémorragie pulmonaire, laryngite chronique, difficultés importantes à respirer, ainsi que des brûlures aux lèvres, à la langue et aux gencives dues à la fumée brûlante. Le potentiel addictif est très élevé : les effets sont rapides, courts et intenses, et l’état dépressif et/ou anxieux qui suit la montée pousse à reconsommer.
Quelques conseils pour réduire les risques :
- Se renseigner au maximum sur la composition de la cocaïne utilisée (faire analyser son produit) : contrairement à l’idée reçue, le fait de baser ne permet pas d’éliminer tous les produits de coupe éventuels (le lévamisole, par exemple, sera toujours présent).
- Préférer le bicarbonate de soude, moins nocif que l’ammoniaque, pour baser.
- Rincer plusieurs fois le cailloux dans le cas d’une préparation à l’ammoniaque.
- Utiliser une pipe dédiée à cet effet (les pipes artisanales en plastique ou en aluminium de canette dégagent des vapeurs toxiques pour les poumons). Autant que possible, toujours utiliser du matériel d’inhalation à moindres risques d’un programme de réduction des risques. Le matériel est disponible en Csapa, Caarud ou sur Internet : https://safe.asso.fr/index.php/rdr-a-distance
- Toujours utiliser sa propre pipe afin de limiter les risques de transmission de virus tels que l’hépatite C par exemple.
- Protéger ses lèvres : prévenir les brûlures en enroulant un élastique épais ou un carton d’allumettes à l’extrémité du tuyau de la pipe, et soigner les lèvres brûlées avec du baume hydratant.
- Éviter les mélanges avec d’autres substances (dont l’alcool), qui augmentent les risques sur la santé.
- Faire des pauses régulièrement, essayer de limiter la durée des sessions de consos et de les espacer au maximum. Cela permet à l’organisme de se reposer et de récupérer. Consommer sur des périodes plus courtes permet aussi de rendre la descente moins violente.
- Veiller à s’alimenter, à boire et à dormir suffisamment. Essayer de ne pas consommer le ventre vide, de bien s’hydrater et de laisser le temps à son corps de se reposer.
- Ne pas hésiter à demander de l’aide et à contacter une structure de réduction des risques type Csapa ou Caarud.
- Appeler immédiatement du secours en cas d’idées suicidaires suite à une consommation !
https://www.camh.ca/fr/info-sante/guides-et-publications/parlons-franchement-le-crack
https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cocaine-et-crack/
https://infordrogues.be/informations/produits/cocaine-crack/cocaine-crack-suite/