Cocaïne, « free-base » et « crack », on a déjà entendu ces termes, chacun véhicule des représentations spécifiques et on s’imagine à peu près ce que cela représente (pour celleux qui n’ont jamais consommé). Mais si on creusait un peu ? Quelles sont les différences entre « crack » et « free-base » ? Y en a-t-il vraiment ? Comment réduire les risques ?
Pour commencer, la cocaïne (ou chlorhydrate de cocaïne) est un alcaloïde extrait de la feuille de coca. Puissant stimulant du système nerveux central, elle se présente sous forme de poudre blanche, consommée le plus souvent par voie nasale (sniff), parfois pulmonaire (inhalation de fumée ou de vapeurs par voie orale ou nasale) ou intraveineuse (injection).
La cocaïne base, qui circule sous l’appellation « crack » ou « free–base », est un dérivé du chlorhydrate de cocaïne, résultant de l’ajout de bicarbonate ou d’ammoniaque. Cette transformation permet une cristallisation de la poudre en petits cailloux, destinés à être fumés. Les effets de la cocaïne base sont beaucoup plus puissants que ceux du chlorhydrate. Leur apparition est plus rapide (1 à 2 minutes contre 15 à 30 minutes), mais leur durée est beaucoup plus courte (10 à 15 minutes contre environ une heure), ce qui conduit les usagers à une multiplication des prises.
Deux produits identiques
Mais « free–base » et « crack », c’est quoi la différence ? Le Guide de prévention sur l’usage de cocaïne basée, crack et free-base explique :
« De nombreux usagers pensent que crack et free-base sont des produits différents. Certains peuvent consommer du free-base, tout en ayant une représentation péjorative du crack. Pourtant, crack et free-base sont bien deux produits identiques. Pour transformer la poudre de cocaïne en cocaïne basée, on ajoute du bicarbonate de soude ou de l’ammoniaque à la poudre, ce qui permet d’obtenir un précipité.
La cocaïne basée (crack/free-base) est donc un mélange de cocaïne et de bicarbonate de soude ou d’ammoniaque, qui se présente sous la forme de petits cailloux, mélange réalisé en vue de son utilisation par voie fumée. Un caillou de taille importante est appelé « galette », qui peut être brisée en plusieurs cailloux. La cocaïne basée peut être vendue sous forme de caillou ou de galette et est alors appelée « crack » : la « galette » de crack est préparée en amont de la vente à partir de la poudre de cocaïne, le plus souvent par adjonction de bicarbonate de soude. En effet, la préparation au bicarbonate de soude est délicate à effectuer (il faut une certaine habitude pour la réaliser correctement) et est généralement privilégiée lorsqu’il s’agit de transformer de grandes quantités de poudre.
La cocaïne basée peut être également préparée par l’usager lui–même et est alors appelée « free-base » ou « base ». Le plus souvent, les consommateurs utilisent de l’ammoniaque, car ils transforment de petites quantités, la préparation étant plus facile à réaliser qu’avec du bicarbonate de soude. »
Comment réduire les risques ?
Alors, comment réduire les risques ? Comme pour toutes les substances, il est recommandé de commencer petit et d’espacer les prises au maximum. Quelques autres conseils s’appliquent : se renseigner autant que possible sur la composition de la cocaïne utilisée (faire analyser son produit), préférer le bicarbonate de soude à l’ammoniaque pour baser, rincer plusieurs fois le cailloux dans le cas d’une préparation à l’ammoniaque, ne pas partager sa pipe et son matériel de préparation (il y a des risques de transmission d’hépatites virales B et C), utiliser un matériel stérile et à usage unique, éviter les mélanges en général et particulièrement avec d’autres stimulants ou l’alcool, consommer dans un endroit sécurisé et ne pas prendre le volant.
Prenez soin de vous et n’hésitez pas à vous adresser au Caarud le plus proche si vous avez besoin de matériel ou de parler de vos consos !
Le guide de prévention : https://www.drogues.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/131022_05papguidecrack.pdf
https://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cocaine-et-crack/