Lorsqu’on consomme un produit, on oublie parfois que ses effets peuvent entrer en interaction avec ceux d’autres substances consommées au même moment. Bien souvent, lorsqu’on consomme plusieurs produits en même temps, on imagine que leurs effets vont simplement s’additionner. Grossière erreur, les produits interagissent entre eux ! Ils peuvent potentialiser leurs effets respectifs (augmenter les effets), les masquer, les bloquer, et augmenter considérablement les risques liés à chaque substance.
La polyconsommation telle qu’elle est définie par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) : « La polyconsommation désigne le fait de consommer, avec une certaine fréquence, au moins deux substances psychoactives. Les consommations sont souvent associées soit par un effet d’entraînement, soit pour la recherche de sensations, soit encore pour atténuer les effets de certains produits. Ainsi, elle englobe des conduites variées d’associations de produits dont les dangers sont souvent méconnus : conjugués, les effets des produits sont modifiés, entraînant des risques plus graves pour la santé. Le nombre de combinaisons et les problématiques différentes rendent donc ce problème difficile à traiter. »
Par exemple, certains antidépresseurs agissent sur la sérotonine et en association avec de la MDMA augmentent incroyablement le risque de syndrome sérotoninergique (surdose de sérotonine dans le cerveau qui peut entraîner la mort). Ou encore, consommer de l’alcool et de la cocaïne de manière simultanée n’aura pas pour conséquence une simple addition des effets des deux substances. Une nouvelle substance va être produite, le cocaéthylène, qui va augmenter les risques liés à ces deux produits.
Combien de produits tu consommes ?
Dans tous les cas, on a tendance à banaliser certains produits (alcool et tabac en tête de file) alors qu’en fait, ce sont déjà des produits psychoactifs, de la catégorie des drogues molles selon certains, en opposition à des drogues « dures » que personne ne saura définir avec précision. Consensus, puisque c’est une notion inadéquate et qui n’est ni vérifiable aux yeux de la loi, ni aux yeux de la science. Oups ! Tu auras sûrement aussi déjà vu le tableau des interactions qui t’indique la toxicité des mélanges et/ou si les effets s’annulent ou se potentialisent (s’augmentent). Tous les tableaux d’interactions ne fonctionnent que pour deux substances à chaque fois. Au-delà de deux, la chimie de ton corps fait son œuvre sans filet, les risques s’additionnent et les effets peuvent s’amoindrir entre eux, se masquer les uns les autres ou encore se potentialiser dangereusement. Les risques ? Bah, la surdose ou la perte de connaissance en gros. Des trucs pas hyper funky.
Prends le temps de méditer là-dessus, et de savoir combien de produits (traitement et automédication inclus) tu consommes dans ton quotidien. Et par produits, on sous-entend : tabac, alcool, médicaments de tous types, Research Chemicals ou nouveaux produits de synthèse en tous genres, CBD, LSD, MDMA, héroïne et autres opiacés, kétamine et autres dépresseurs, coke et autres stimulants, poppers et autres solvants, proto et autres gaz détournés, et tous les autres ! La chimie de nos corps d’humains fragiles est une science exacte à l’équilibre instable. Il ne faut pas grand-chose pour qu’un mauvais mélange devienne un gros problème.
En gros, ça parle encore de connaître ses produits, d’être dans un bon état d’esprit, de faire attention à soi, à ses potes et à écouter ton corps. Et avant de tenter des nouveaux mélanges, informe-toi ❤