
Aujourd’hui, X nous livre un témoignage très fort sur son expérience avec les benzodiazépines (souvent appelées anxiolytiques) et sur le glissement, insidieux, d’une addiction à une autre. Merci à elle !
Je n’avais pas prévu de finir comme ça. Au départ, les anxiolytiques, c’était juste pour calmer mes crises d’angoisse. J’étais en pleine dépression, je me sentais déjà vide. Et puis un jour, j’ai touché à la C. Là, tout est parti en vrille.
Après une nuit entière à sniffer, j’étais incapable de supporter la descente. Mon cœur battait trop vite, je tremblais, j’avais l’impression que la panique allait me tuer. Alors je prenais un comprimé. Puis un deuxième. Ça me calmait juste assez pour réussir à fermer les yeux et oublier que j’existais.
Quand j’ai essayé d’arrêter la drogue, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus me passer des anxiolytiques non plus. Si je ne prenais pas mes trois Xanax® par jour, je sombrais dans des crises de panique si violentes que je croyais devenir folle. C’était un enfer : un trou noir qui m’aspirait encore plus profond chaque fois que j’essayais de m’en sortir.
« Je témoigne parce que personne ne m’avait prévenue »
Pendant longtemps, j’ai cru que ces petites pilules étaient mon salut. Qu’elles m’aidaient. La vérité, c’est qu’elles m’ont enchaînée. Elles ont pris toute la place. Elles ont fait partie de chaque moment où je croyais reprendre le contrôle, alors que je ne faisais que changer de prison.
Aujourd’hui, c’est moins fréquent. J’ai réussi à espacer les prises, à reprendre un peu de souffle. Mais je sais que je ne suis pas complètement libre. J’ai toujours mon Xanax® sur moi. Parce qu’au fond, j’ai encore peur de ce qui se passe quand je n’ai plus rien pour m’anesthésier.
Je témoigne parce que personne ne m’avait prévenue. Parce qu’on croit qu’on contrôle, qu’on fait juste passer la tempête. Jusqu’au jour où on se réveille et qu’on ne sait plus qui on est sans ça.