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Témoignage | Ça a été un coup de foudre

Publié le 30 avril 2025 par X

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Cet article parle de : #temoignage

Dans ce témoignage poignant, X nous livre sa rencontre avec les cathin0nes, et le bout de chemin fait ensemble. Entre découvertes, sorties, craving, expérience traumatique et accompagnement en addicto, merci pour ce partage très riche <3


Je suis une jeune femme de 31 ans. J’ai fait des études, j’ai un taf à responsabilités et pas de TT… Ma conso est donc problématique pour gérer tout ça.

J’ai rencontré la 3-MMC en 2017. À l’époque, j’avais 27 ans et j’avais eu ma période MD/ TAZ/C entre mes 21 et 23 ans. Je m’en suis vite lassée car je n’avais plus les effets du début. La D m’endormait, me cassait et je ne me sentais pas défoncée. J’avais juste même parfois la nausée. J’ai donc arrêté et je consommais de la C peutêtre trois fois par an. Puis j’ai rencontré du monde sur Paris et j’ai eu envie de ressortir en soirées tech mais aucun produit ne me convenait et on m’a alors parlé de la 3-MMC. J’ai commencé par des paras et ça a été le coup de foudre. Aucun des effets relous que je pouvais avoir avec les anciennes drogues, que du plaisir. Alors j’ai voulu réitérer, une fois par mois, voire 2.

À l’époque c’était de la vraie 3-MMC.

Et puis un soir en wharehouse, ma meilleure amie a fait une crise convulsive avec une trace de trop et mal crunchée. Le trauma. J’ai cru qu’elle allait mourir et on a fini à l’hôpital.

C’est à partir de ce jourlà que j’ai commencé à faire tester mes prods avec Analyse ton prod. Il me restait de la 3-MMC qu’on avait prise ensemble ce soirlà et je voulais savoir si elle était coupée ou autre pour expliquer sa réaction. Résultat : c’était bien de la 3-MMC, pure à 100%. Et c’était sans doute pour ça.

Je l’appelais ma reuss…

Après le choc, j’ai continué quand même à prendre des paras et à faire tester mes produits et surtout quand, au bout d’un moment, les paras ne me faisaient plus les effets que j’aimais tant.

La 3, je l’appelais ma reuss tellement elle me faisait du bien : défonce, bonheur, amour, empathie, euphorie, bienêtre, énergie, atténuation de douleurs que j’avais… Il y avait de quoi y prendre goût. Et quand ça ne me faisait plus ces effetslà, les résultats du labo donnaient des résultats différents, ce qui expliquait la différence d’effets. C’était l’heure de la 3CMC et de la 2MMC. Alors pour essayer de retrouver les effets recherchés du début j’ai commencé à en prendre en traces, à augmenter les quantités, de façon frénétique. Moi qui prenais au début entre ½ g voire 1 g de 3-M par soirée, je me suis retrouvée à prendre 3-4 g de 2M ou de 3C, très peu défoncée et surtout déçue.

Mais j’ai continué et suis devenue accro à ces cathinones. J’ai commencé à taper seule, sans plus rien de festif, à prendre des traces pendant 2-3 jours, sans dormir, sans manger. À attendre que les nuits passent. À recommencer, deux fois par semaine. À perdre beaucoup de poids. Accumuler une fatigue terrible. Louper le taf. Mentir.

J’ai également côtoyé des gens qui slamaient mais pas pour le chemsex. Heureusement je n’ai jamais cédé.

Le craving m’assassine

Je me suis fait peur mais n’ai jamais fait de malaise comme mon amie, pour le moment. Mais j’ai toujours les jambes marbrées, violacées, les lèvres bleues, des migraines. Le nez défoncé qui ne cicatrise pas pendant des semaines même avec des tentatives de pauses et des crèmes antibio suite à des consultations ORL.

C’est Analyse ton prod qui m’a orientée dans un Csapa quand j’étais au plus mal, où je suis suivie depuis plus d’un an par un psychiatre et un psychologue. Merci à eux, je suis suivie, soutenue, aidée mais loin de m’en être débarrassée.

Mes parents sont alcooliques, je ne bois pas. Je m’étais promis de ne jamais être comme eux, dépendante. C’est loupé.

Il y a plus d’un an, j’ai tenu 28 jours sans conso. Et depuis, je n’ai pas tenu plus de 2 semaines. Même quand j’y crois, le craving m’assassine. Et pourtant, la 3C à un moment et maintenant la 2M ne me défoncent pas. Du moins pas comme j’aimerais. Évidemment je la sens un peu mais je suis surtout juste réveillée pendant des jours, sans jamais vouloir me coucher et je peux en consommer sans m’arrêter et sans pour autant y trouver aucun « bienfait ». Elle me procure par contre beaucoup d’anxiété ce qui m’a amenée à développer une autre addiction: le Xanax, qui, lui, est quotidien.

Même la peur pour ma santé ne semble pas vouloir m’arrêter. C’est le sommeil après plusieurs nuits blanches qui finit par m’emporter et stopper ces sessions bien trop longues.

 

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