Dans le très sensible témoignage du jour, X nous raconte comment un contexte familial difficile, des troubles psy héréditaires, et des mauvaises rencontres ont dessiné un parcours de consommation et de mise en danger. Mais elle raconte également la résilience, le travail sur soi et l’envie de se dépasser. Une grande force, un grand cœur et au final, une histoire à partager qui pourrait bien vous toucher.
« Alors j’ai grandi dans une famille où la bipolarité est bien présente de génération en génération, donc j’ai grandi avec une mère et un frère bipolaires.
Moi qui ai grandi dans la peur et l’insécurité des crises violentes de l’un ou l’autre, j’ai toujours été réservée, différente et j’ai dissocié pour me protéger.
Le monde du punk m’a beaucoup intéressée depuis petite mais je n’étais pas assez gueularde et imposante dans ce monde, mais je n’avais pas ma place nulle part donc je me suis rapprochée de ce monde de liberté et de rébellion.
J’ai passé mon CAP carrosserie et je pensais que c’était ma vocation jusqu’au décès de mon père où là mes troubles mentaux de base ont été multipliés x100.
Je pensais que ma vie était finie et j’ai fait n’importe quoi en m’installant à 18 ans avec un vieux mec de 36 ans des quartiers de Lyon et qui venait de sortir de 10 ans de taule pour violence…
Puis l’emprise, la violence physique/psychologique a pris le dessus sur cette relation « amoureuse ».
Moi qui étais si fragile du haut de mes 18 ans, cet homme m’a encore plus fracassée en prenant le relais de l’enfer que mon entourage a détruit en moi depuis ma naissance.
J’ai alors sombré dans la drogue que lui me faisait consommer (joints/Subutex®/Seresta®…).
Au bout de cinq ans, après avoir eu 2 enfants à 20 et 22 ans, j’ai réussi à partir et protéger mes filles des coups et de la violence psychologique de leur père qu’on a subis.
Je ne sais toujours pas comment j’ai réussi à avoir cette force de fuir alors que je pensais au suicide constamment depuis des années et me sentais incapable de m’occuper seule de mes filles tellement qu’on m’a fait croire que j’étais une folle incapable.
Mais non, je me suis battue de toutes mes forces et j’ai demandé de l’aide là où je pouvais pour avoir enfin une belle vie saine et 1 an après, j’ai rencontré une homme merveilleux qui me soutient et me donne tout son amour pour me comprendre et m’accompagner dans ma reconstruction et ma vie avec tous ces troubles qui me pourrissent encore plus la vie aujourd’hui qu’à l’époque qui était un soutien dans ma protection mentale…
J’ai replongé un peu dans les joints et la C et testé d’autres prods avec une consommation plus excessive qu’auparavant mais quelque part ça m’aide, même si la crainte d’être complètement accro m’angoisse.
À l’heure d’aujourd’hui, mon passé fait de moi une personne merveilleuse qui est à l’écoute et facile en communication et compréhension au monde qui m’entoure et j’arrive a imposer mes limites et à avoir enfin ma place dans ce monde et ma vie d’aujourd’hui est encore plus belle que dans mes rêves même si souvent je ne suis pas bien mentalement je sais maintenant que j’ai un entourage qui prend soin de moi et qui me soutient quel que soit mon état. Et juste ça, c’est ce que j’appellerais la vie que tout guerrier(e)s mérite.
À tous ceux qui liront ce résumé de ma vie d’aujourd’hui du haut de mes bientôt 25 ans, je vous envoie tout mon amour, mon courage et ma douceur dans votre… » [Une erreur de copier / coller a perdu la toute fin de ce beau témoignage. On vous présente nos plus plates excuses.]
Les témoignages publiés sur KEPS et ses différents réseaux sociaux sont issus de notre communauté. Ils peuvent nous être envoyés par email, en messagerie privée, ou racontés de vive voix (et enregistrés puis retranscrits), ils sont le récit d’une expérience toujours subjective. Il convient de les prendre tels qu’ils sont : un morceau de la réalité d’une personne. La plus grande bienveillance est de mise et les propos tenus ici ne reflètent pas une position de Kepsmag ou de l’association Bus 31/32.